François Chalifour
N° 110 – printemps-été 2015

Mathieu Gaudet, entre surface et volume


Galeries Roger Bellemare et Christian Lambert
Montréal
15 novembre 2014—
17 janvier 2015


 

Mathieu Gaudet proposait, dans sa récente exposition chez Roger Bellemare et Christian Lambert, trois approches de l’espace où le pictural et le sculptural étaient tenus en tension de manière à « s’attaque[r] à l’articulation entre l’espace de l’oeuvre et l’espace ouvert par l’oeuvre 1. »

Dans la petite galerie, des modules singuliers et « discrets 2 » qui, tant par leurs formes que leurs couleurs, évoquent le réseau routier comme référent schématique, inscrivent sur le plancher de la pièce un parcours balisé mais ouvert, flottant mais associatif, endigué mais tentaculaire. Sans titre (2005), par la linéarité qui lui est propre et nécessaire, incite à la projection illimitée, à la prolifération. En effet, dans l’espace déterminé de la salle qu’elle occupe, l’oeuvre agit en manière d’all-over qui engage le regardeur actif à intervenir en déplaçant les morceaux pour reconfigurer les divers profils du kit sculptural qui repose à ses pieds. Ils consignent, dans leur architecture inhérente, par des principes de « rattachabilité 3 » visuelle, un volume souple et contenu en même temps qu’extensible et prévisible, à l’intérieur de sa propre topologie spatiale et de sa logique d’assemblage.

Cette idée s’appuie sur le fait que des lignes droites ou courbes vont se « rattacher » visuellement à d’autres lignes de même constitution si celles-ci se trouvent dans leur projection (soit leur prolongement subjectif) selon une trajectoire formant des angles


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