Denis Rousseau: de l’infiniment petit, de l’infiniment grand
Depuis quelques années, vous exposez des installations cinétiques où des formes biomorphiques, le plus souvent souples et sinueuses, s’agitent dans l’espace, évoquant tour à tour les thèmes de la naissance et de la mort, ceux encore du sacré ou de la sexualité. Gorganciel, votre dernière exposition à la Galerie Joyce Yahouda 1, se présentait d’une manière différente, notamment du fait du mouvement dans les sculptures qui était cette fois suggéré, au lieu d’être produit à l’aide de moteurs. Peut-on parler de « rupture » dans votre travail ?
Denis Rousseau : L’expression du mouvement dans mes sculptures s’appuie sur l’utilisation de toutes sortes de moyens tels que la lumière, le son, les articulations mécaniques et électroniques. Cette approche est arrivée dans ma pratique il y a plus de trente ans et me permet de rendre à ma façon l’idée du vivant, du monde. L’esthétique des formes sinueuses ou allongées renforce cette intention.
Dans mes oeuvres cinétiques interactives, je cherche à aller à la rencontre du spectateur et à susciter sa réaction immédiate. Avec le mouvement suggéré, le rythme lent et les effets d’apesanteur utilisés dans Gorganciel, le spectateur doit plutôt aller vers l’oeuvre, en ressentir le mouvement, et l’interpréter. La communication avec le public prend donc plusieurs formes ou obéit à différentes stratégies. Toutefois, les moteurs et les capteurs de mouvement pourront revenir dans la réalisation de mes futurs projets.
Dans cette récente exposition, j’ai voulu proposer une contemplation de l’infiniment petit et de l’infiniment grand,
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