André-Louis Paré
N° 110 – printemps-été 2015

Écologie : entre éthique et esthétique


En ce début du XXIe siècle, les enjeux que soulève l’écologie s’ouvrent sur un véritable champ de bataille. La rumeur selon laquelle André Malraux affirmait que ce siècle sera religieux ou ne sera pas semble peu crédible dès lors que les décisions à prendre pour le bien-être de l’humanité portent sur nos devoirs envers les générations futures. Au Québec et au Canada, comme partout dans le monde, lorsqu’il s’agit de préserver l’environnement, on assiste à des levées de boucliers.
Que ce soit à propos de l’exploitation du pétrole, des gaz de schiste, du harnachement des rivières ou de la déforestation, des représentants d’organismes ayant pour mandat la sauvegarde du patrimoine naturel montent au front afin de revendiquer la nécessité de préserver les ressources. Au nom de la société civile, ils exigent une plus grande transparence dans le processus décisionnel. Ainsi, en quelques décennies, l’écologie, d’abord reconnue comme une science naturelle réservée à des spécialistes soucieux d’étudier la vie des organismes dans leur milieu, sera de plus en plus identifiée à un courant idéologique qui élabore des politiques de défense de l’environnement.

En tant que système de valeurs ayant à cœur les débats sur des questions environnementales, l’écologie prend en compte certaines données scientifiques, mais présuppose surtout une éthique. Or, cette éthique nécessite de nouvelles responsabilités. Pour le philosophe Hans Jonas, celles-ci sont prospectives, elles doivent tenir compte des conséquences de nos décisions sur la vie de ceux et celles qui viendront après nous1. Par ailleurs, cette éthique du futur


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