Nouvelles problématiques de l’éphémère
Dans la quasi-totalité des projets d’art public, la notion de durée est partie intégrante des oeuvres, puisque ces dernières sont le plus souvent issues d’une réflexion implicite sur la rencontre, dans le temps, entre les matériaux et l’environnement. Les oeuvres extérieures, en particulier, doivent êtres pensées en fonction de leur préservation, de leur résistance aux intempéries. Il s’agit d’un problème classique de l’art public, qui est aujourd’hui encore inhérent à la conception des oeuvres, mais qui touche également différentes étapes dans la mise en espace après la production.
À titre d’exemple, on peut mentionner deux oeuvres de Valérie Blass qui, dans le cadre de l’exposition collective Configurations 1, inaugurée par le Public Art Fund à Brooklyn à l’automne 2012, ont été contraintes à être installées dans le hall d’un édifice à bureaux du complexe Metro- Tech, plutôt que dans le parc à proximité où il était prévu qu’elles soient présentées avec d’autres sculptures. Si l’artiste avait déjà envisagé le risque de détérioration de Orca Gladiator (2012) et de Meuble Mécanique (2012) dans un cadre extérieur, ce n’est que pendant le montage, à quelques jours de l’ouverture de l’exposition, que l’équipe du Public Art Fund comprit l’ampleur du risque et prit la décision de les installer à l’intérieur.
À un problème classique, une solution classique. Pourtant, contrairement à la logique de la politique du 1 % qui vise une intégration durable de l’art à l’architecture, le Public Art Fund multiplie les projets d’art public éphémères. Dans le
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