Les futurs de l’odorat
Des chercheurs et chercheuses du domaine de la réalité virtuelle sont à mettre au point un dispositif permettant de humer différentes odeurs associées aux images émises par le casque VR. À la suite des tentatives peu concluantes du cinéma odorant des années 1950, les mécanismes proposés montrent désormais des signes encourageants. Jusqu’à maintenant, le métavers se contentait de reproduire les aspects visibles et auditifs, parfois aussi le toucher, mais avec l’apport de l’odorat une étape de plus est franchie. Elle ajoute une nouvelle dimension affective à l’expérience des usager·ère·s. Or, cette technologie odoriférante peut laisser perplexe, surtout lorsqu’il s’agit d’améliorer uniquement le plaisir d’un individu dans le cadre de jeux vidéo. Toutefois, en opérant sur le système limbique stimulant des zones du cerveau liées à la mémoire et aux émotions, ces investigations ne s’arrêtent pas là. Que ce soit avec la réalité virtuelle ou autrement, plusieurs études se déroulent, particulièrement dans le domaine médical, plus précisément du côté de l’olfactothérapie. Longtemps considéré comme le plus primitif des sens, l’odorat trouve, au sein de la recherche scientifique, une importance notable confirmant ainsi la fonction vitale qu’il occupe pour nos existences individuelles et sociales.
Autrice de Pouvoirs des odeurs (Odile Jacob, 1988), la philosophe et anthropologue Annick le Guérer fait de l’odorat «le sens du futur». Contrairement à toute une tradition philosophique occidentale, la réhabilitation de ce sens nous permet d’accéder à de nouvelles connaissances. Pendant trop longtemps, en tant qu’animal humain, notre appréhension du monde a minimisé le savoir qu’il procure
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