Claire Kueny
N° 107 – printemps-été 2014

L’ombre, un au-delà de la sculpture ?


S’il peut sembler vain de chercher une (re-)définition exhaustive et unilatérale de la sculpture aujourd’hui tant elle prend de directions variées, il apparaît a contrario nécessaire de la re-penser à partir d’études 1 qui toutes, donnent à comprendre l’étendue de ce champ qui ne cesse de s’élargir. C’est donc en regard de productions actuelles spécifiques qu’il sera possible de prendre en compte certaines perspectives et problématiques nouvelles et plurielles de la sculpture contemporaine.

Les « sculptures d’ombres » caractérisent ces sculptures dont le matériau principal, et indissociable à la compréhension plastique et théorique de l’oeuvre, est l’ombre projetée. Un choix d’oeuvres limité mais révélateur permettra de soulever certaines problématiques de temps, d’espace, de matière, de corps et de placement du corps dans l’espace, propres à la sculpture.

Bien que les « sculptures d’ombres » soient particulièrement signifiantes tant sur le plan plastique qu’au niveau de leur implication politique et sociale dans le monde contemporain, il est curieux de ne pas en trouver d’analyse que ce soit dans le champ des études théoriques consacrées à la sculpture (qui se sont pourtant penchées sur la lumière), ou dans celui de la recherche dédiée à l’ombre 2. Qu’ont l’ombre et la sculpture de si antithétiques pour avoir fait l’objet de si peu de rapprochements, alors que tout y invite ?

En effet, l’ombre a toujours fait partie du vocabulaire artistique et plastique et dès l’Antiquité, les artistes grecs ont commencé à représenter les ombres, peintures que l’on a nommé skiagraphia.


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