If You Are So Smart, Why Ain’t You Rich?
Exposition collective parallèle à la 5e Biennale de Marrakech, « If You Are So Smart, Why Ain’t You Rich? » envisageait, comme le titre le suggère d’emblée, la divergence croissante entre la nébuleuse notion d’un savoir quantifiable (concernant autant sa production que sa dissémination) et la perte individuelle de la valeur économique au sein d’une prétendue économie mondiale du savoir 1.
Le titre de l’exposition est directement emprunté à une oeuvre de 1977 par le compositeur minimaliste Julius Eastman. L’artiste afro-américain a produit du début des années 1960 jusqu’à sa mort, en 1990, survenue dans un anonymat quasi complet. À la fin des années 1970, les titres de ses compositions devinrent de plus en plus provocateurs, politiquement engagés et radicaux avec des intitulés tels que Evil Nigger ou Gay Guerilla. Ainsi, le reproche formulé dans le titre choisi par les commissaires pour l’exposition aurait très bien pu être dirigé directement vers l’ingénieux compositeur. Alors abattu par la précarité de sa profession, le manque d’opportunités et d’une meilleure reconnaissance, Eastman développa une dépendance fatale à l’alcool et aux drogues, jusqu’à un point dévastateur qui l’obligera, sans domicile, à rejoindre les « rebuts » du Tompkins Square de New York.
Avant toute autre chose, comme l’ont déclaré les commissaires Bonaventure Soh Bejeng Ndikung et Pauline Doutreluingne, l’exposition est d’abord un hommage rendu à Eastman. Le médium sonore s’avère alors un élément fondamental de l’exposition. Toutefois, au-delà de l’hommage directement rendu au compositeur re-découvert et re-apprécié, le choix de
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