Retour sur la temporalité des oeuvres publiques
Dans ma dernière chronique sur l’art public publiée dans Espace, il était question de la résistance des 1 % à l’éphémère, une résistance en quelque sorte fragilisée, voire renversée, par l’oeuvre performative J’aime Montréal et Montréal m’aime (2012-2017) de Thierry Marceau. L’interrogation portait parallèlement sur l’exigence quasi apriorique de la permanence de l’oeuvre quand il s’agit d’art public financé par des instances gouvernementales, du moins au Québec. Le propos a suscité la curiosité de plusieurs, et c’est dans l’objectif d’approfondir cette problématique que nous suggérons ici d’autres manières de considérer le dépassement de la pérennité forcée d’une grande partie des oeuvres publiques.
Un premier point qu’il serait important de souligner, c’est que contrairement à la Politique d’intégration des arts à l’architecture 1 du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, dont l’un des principaux objectifs consiste à « Appuyer la création ou favoriser l’achat d’oeuvres d’art en vue de leur intégration permanente à l’architecture ou à l’environnement, en tenant compte de la vocation de ces lieux ouverts au public 2 », le Bureau d’art public de la Ville de Montréal comprend, depuis quelques années, un programme de soutien aux installations temporaires. Prenant racine dans l’analyse proposée dans le document Cadre d’intervention en art public (2010), ce programme est le fruit d’un des onze principaux engagements avancés dans l’objectif d’améliorer la préservation et la production d’art public dans la ville. Il est intéressant de noter qu’un des arguments mis de l’avant pour
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