Sous la superficie de nos écrans miroitants, les profondeurs algorithmiques animent désormais nos quotidiens connectés. Dans le cadre de leur vaste « Chantier IA » visant à explorer l’intelligence artificielle de différentes manières, le centre Sporobole présente sa seconde exposition collective en s’arrimant ici solidement à cette dialectique entre mouvements de surface et procédures sous-jacentes marquées par la généralisation de l’apprentissage automatique. La commissaire Nathalie Bachand rassemble ainsi deux projets : l’un de Memo Akten et l’autre de Juliette Lusven, sous une vision découlant de la célèbre réalisation cinématographique Solaris d’Andreï Tarkovski (1972). Inspiré du roman éponyme de 1961, écrit par Stanislaw Lem, le film met en scène l’équipage d’une station spatiale dédiée à l’étude d’une étendue d’eau protoplasmique, sur la planète Solaris, qui possède un étonnant pouvoir. Vaste entité intelligente, elle génère des doubles de personnes chères aux humains de passage, à partir de leurs souvenirs.

La figure de l’océan nous accueille dans l’exposition avec la vidéo Waves 2.0 : Terra (2023), de Memo Akten, qui nous invite à la contemplation visuelle et à l’immersion sonore avec des casques d’écoute. À partir de diverses études scientifiques et artistiques des mers, notamment par le biais des créations de J.M.W. Turner, Katsusika Hokusai et Ivan Aivazosky, l’œuvre est produite grâce à diverses technologies de simulation informatique et d’intelligence artificielle. Les motifs inspirés de vagues déferlent à l’écran, passant d’une texture à l’autre, oscillant entre le bleu gris des eaux et la chaleur du magma. Ce glissement implique qu’il s’agit non seulement des mouvements

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