Restaurer la sculpture
Les grands amateurs d’antiques restauraient par piété.
Par piété, nous défaisons leur ouvrage 1.
—Marguerite Yourcenar
La restauration des oeuvres d’art–des sculptures, en l’occurrence–est un travail minutieux et complexe. Certaines sont des installations extérieures implantées dans l’espace public, d’autres font partie de collections de musées, de corporations ou de particuliers, d’autres encore s’inscrivent dans l’imposant corpus du patrimoine religieux. Qu’il s’agisse de pièces endommagées ou ayant subi des ans… l’irréparable outrage, leur remise en état requiert les services de professionnels qualifiés possédant, outre une habileté manuelle, des compétences en chimie et en physique, ainsi qu’une connaissance de l’histoire de l’art.
Comme l’explique Paul Philippot, il ne s’agit pas simplement de conserver la matière de l’oeuvre, on doit aussi tenir compte de son contexte historique : « Les progrès de la restauration au cours du dernier demi-siècle, précise-t-il, se sont opérés selon deux lignes dominantes complémentaires : le développement de l’approche critique et celui des études de laboratoire. Le premier s’est caractérisé par l’élaboration d’une méthodologie archéologique et esthétique qui conçoit la restauration comme un moment de la critique historique ; le second, s’attachant à l’étude systématique des matériaux, de leur structure et de leurs altérations, aboutit aujourd’hui à la constitution d’une science de la conservation 2. »
Il existe au pays plusieurs organismes et associations voués à ce type d’ouvrage, entre autres le Conseil du patrimoine religieux du Québec, le Centre de conservation du Québec, l’Institut canadien de conservation, l’Association canadienne des restaurateurs
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