Rémanences du diorama chez Dominique Gonzalez-Foerster
Les dioramas de Dominique Gonzalez-Foerster réalisés à New York pour la DIA Art Foundation nous confrontent à des temporalités et des lieux hétérogènes. Ces boîtes optiques de la taille d’une petite scène de théâtre fascinent, car elles absorbent le regard et projettent le corps dans un espace baigné d’une luminescence captivante. Ces dioramas prennent pour modèles ceux qui sont installés dans le Musée d’histoire naturelle de New York. Ils présentent aussi une forme simplifiée des dioramas exposés à Paris dans le complexe architectural imaginé par Daguerre dès 1822 1. De nombreuses caractéristiques techniques et formelles du diorama parisien subsistent dans les boîtes optiques de l’installation chronotopes & dioramas. Que voit-on dans ces espaces ? Des mondes, des paysages, des environnements climatiques variés, des objets – surtout des livres, car les dioramas imaginés par Gonzalez-Foerster ont été élaborés à la suite d’une interrogation : « comment les livres vont survivre ou disparaître 2 » ? Disséminés dans ces espaces, les livres sont « comme des êtres affectés » par « le climat ou l’environnement, comme toutes les autres espèces 3 ». Des corps vivants donc, des corps qui, par leur existence propre, tissent des liens entre eux.
Aux dispositifs optiques de Gonzalez-Foerster s’ajoute un « textorama », sorte de « carte littéraire » qui se déploie sur un grand mur. Y apparaissent des citations tirées des livres qui reflètent les déambulations littéraires de l’artiste. Dans le contexte de l’installation, ce cheminement tente de retrouver ce que Mikhaïl Bakhtine a
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