Edith Brunette : quand les politique croisent les pratiques
Depuis 2003, le Conseil des arts de Montréal (CAM) a entrepris de mettre en valeur et de développer les liens entre les milieux des arts et des affaires. Afin de favoriser cette rencontre, les initiatives du CAM dans ce domaine se développent selon deux axes : « [d]’un côté, il s’agit de promouvoir la création artistique auprès des gens d’affaires. De l’autre, il faut sensibiliser le milieu artistique aux réalités et aux attentes du monde des affaires 1. » Cet énoncé, venant d’un organisme dont le mandat est de soutenir l’excellence artistique, surprend. En effet, lorsqu’il y a des attentes, il faut généralement chercher à y répondre, mais est-ce bien ce qu’on espère de l’art aujourd’hui, qu’il réponde aux attentes du monde des affaires ? Cet exemple est révélateur à la fois de l’idée de plus en plus relayée par les institutions selon laquelle les acteurs du monde de l’art doivent diversifier leur source de financement et adopter une attitude plus « entrepreneuriale », et de la direction que prennent les politiques culturelles, au Canada, dans les dernières années. Ce sont ces enjeux qui agissaient en trame de fond de la résidence de recherche que l’artiste montréalaise Edith Brunette a réalisée au centre d’artistes DARE-DARE, au printemps 2014, lors de laquelle elle a examiné de façon critique le lien qui unit les artistes, et les organismes qui les représentent, aux politiques culturelles.
Tandis que cette résidence de recherche s’ancrait particulièrement dans le contexte montréalais, il apparaît toutefois que
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