André-Louis Paré
N° 113 – printemps-été 2016

PERSONA. Étrangement humain, Thierry Dufrène, Emmanuel Grimaud, Anne-Christine Taylor-Descola et Denis Vidal (sous la direction de)


PERSONA. Étrangement humain (sous la direction de Thierry Dufrène, Emmanuel Grimaud, Anne-Christine Taylor-Descola et Denis Vidal), Arles, musée du quai Branly/Acte Sud, 2016, 272 p. Ill. noir et blanc et couleur. Fra.

Pour le sens commun, une personne est un individu humain doué d’une « âme » ou d’une vie spirituelle. Toutefois, il importe de se rappeler que le mot « personne » vient du grec prosôpon, ce qui veut dire masque ou visage. Il a été traduit en latin par persona. Originairement utilisé au théâtre, le masque servait aussi de porte-voix. L’anthropologue Marcel Mauss a analysé le développement de cette catégorie de l’esprit humain au sein de diverses cultures « primitives » alors que la notion de personne est davantage associée à l’idée de personnage1. Mais il a aussi examiné comment, en Occident, ce mot a subi un déplacement de sa fonction esthétique à sa fonction juridicosociale et enfin psychologique et morale. Dans le domaine juridique, par exemple, la notion de personne ne s’identifie pas à un individu et, depuis plusieurs années déjà, certains intellectuels admettent qu’il faudrait inclure certains animaux en qualité de personne. Ne reste plus, maintenant, qu’à se demander si ce débat peut également s’étendre aux objets, voire aux machines ?

C’est à ce genre de question auquel le lecteur est convié à la lecture de ce magnifique catalogue qui accompagne l’exposition Persona. Étrangement humain présentée au musée du quai Branly (Paris) jusqu’au 13 novembre 2016. Réunissant pas moins de 51 auteurs


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