Josianne Poirier
N° 108 – automne 2014

Le paysage sonore comme matière


L’art public est généralement associé aux arts visuels. On pense spontanément aux nombreuses sculptures qui habitent nos parcs et nos bâtiments publics grâce à l’application de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec. On pense également à la photographie. Pendant plusieurs années, dans le cadre de son projet Plan large, l’organisme Quartier éphémère a investi des panneaux publicitaires inoccupés pour y présenter des oeuvres de photographes contemporains. La charge émotive générée par l’affrontement entre les chiens de Sélection naturelle (2005), de Carlos et Jason Sanchez, a dû surprendre plus d’un automobiliste entrant à Montréal par l’autoroute Bonaventure à l’automne 2006. Néanmoins, l’art public, ou faudrait-il davantage parler d’art dans l’espace public pour éviter le carcan d’une définition trop institutionnelle, peut se manifester sous mille et une formes. Dans cette chronique, ma collègue Aseman Sabet a déjà évoqué le riche potentiel de l’art performatif et éphémère pour stimuler l’innovation dans la pratique de l’art public. Ce texte propose, pour sa part, une réflexion sur la matière sonore. Appréhender la création dans l’espace public par le son ne pourrait-il pas contribuer à renouveler le regard que nous posons sur la ville et contribuer à enrichir le langage de l’art public ?

La notion de paysage sonore a d’abord été définie par Murray Schafer dans son ouvrage Le paysage sonore. Le monde comme musique, publié initialement en anglais en 1977. Elle y est présentée comme « [l]’environnement des sons… Le terme s’applique tout aussi


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