N° 110 – printemps-été 2015

Ouvrages reçus

Carnet de séjour : Carleton-Sur-mer, été 2013, Livre I et II. Centre d’artistes Vaste et Vague, Carleton-Sur-Mer, 2015, 60 p. + 52 p. (reliés ensemble).Ill. couleur. Fra.

Carnet de séjour, Livre I et Livre II, sous la direction de Marie-Hélène Leblanc, également commissaire de l’événement Séjour temporaire | altération provisoire, est un projet artistique estival qui a regroupé sept centres d’artistes québécois, huit artistes en art contemporain (ainsi que la commissaire) sur le territoire de la Ville de Carleton-Sur-Mer à l’été 2013. Après une résidence de prospection d’une semaine (en 2012), les huit artistes – Sofian Audry, Marie-Claude Bouthillier, Jean François Caissy, Sylvie Crépeault, Marc Dulude, Milutin Gubash, Donna Legault et Pierre-Olivier Fréchet-Martin – ont ensuite bénéficié, pendant l’année suivante, pour la production de leur oeuvre, de l’appui de leur centre d’artistes respectif – Avatar (Québec), Clark (Montréal), DAÏMÕN (Gatineau), L’Écart (Rouyn-Noranda), Perte de Signal (Montréal), Praxis (Sainte-Thérèse), Sagamie (Alma) et Vaste et Vague (Carleton-sur-Mer). Le troisième temps, lié à la diffusion de l’événement, en juin 2013, était constitué des huit interventions artistiques, de l’exposition Office de tourisme (présentée au centre Vaste et Vague) et de la distribution d’une carte géographique du territoire de Carleton-Sur-Mer. Trois textes de réflexions constituent le Livre I – Marie-Hélène Leblanc (artiste, auteure et commissaire), Guillaume Adjutor Provost (artiste interdisciplinaire, chercheur et commissaire) et Patrice Loubier (critique et historien de l’art). Le Livre II rassemble l’ensemble des projets artistiques et des activités.

Guillaume Lachapelle : Derrière la façade. Édition Art Mûr (en collaboration avec le Musée d’art contemporain des Laurentides, l’École d’art d’Ottawa et la maerzgalerie de Leipzig), Montréal, 2014. 96 p. Ill. couleur. Fra/Eng/All.

Cette monographie sur le travail de Guillaume Lachapelle est le résultat d’une collaboration entre Art Mûr, le Musée d’art contemporain des Laurentides, l’École d’art d’Ottawa et maerzgalerie, Leipzig/Berlin. Elle est en lien avec trois expositions qui ont eu lieu en 2013 et en 2014, Visions à Art Mûr, Fictions archi-tectoniques au Musée d’art contemporain et Machinations à l’École d’art d’Ottawa. L’essai trilingue contient un texte en français de Laurent Vernet, un en anglais d’Anaïs Castro et le dernier de Tina Simon est en allemand. L’ouvrage dresse un portrait du travail minutieux de Guillaume Lachapelle, présentant ses maquettes miniatures et ses oeuvres monumentales exposées sur la place publique. D’ailleurs, au dire de Vernet : « […] c’est surtout leur petite taille et leur échelle réduite qui nous interpellent; insaisissables au premier regard, ces maquettes demandent que l’on s’y penche et que l’on s’y attarde. Et c’est à ce moment qu’émerge, de manière opinée, l’expérience des oeuvres de Lachapelle […] ».

Disparition : oeuvres de la collection du Musée et d’artistes invités. Musée de Lachine, Montréal, 2014, 49 p. Ill. couleur. Fra.

Présentées au Musée de Lachine, du 1er mai au 30 novembre 2014, sous le commissariat d’Eve Katinoglou, « la sélection des oeuvres et la mise en espace de l’exposition démontraient l’aplomb de cette jeune commissaire qui signe ici sa deuxième exposition » (Marc Pitre, Directeur du Musée de Lachine, introduction au catalogue). Dans son texte, Eve Katinoglou (qui a travaillé au Musée plus de cinq ans) place ce constat à la naissance du projet d’exposition : « Prendre le temps d’observer, de contempler et de s’abandonner est devenu un luxe », mais aussi « un certain trop-plein et [l’exposition] avait pour objectif d’offrir un lieu propice à la lenteur, à la contemplation et à la réflexion ». Le temps, l’espace et la perception sont les concepts qui permettent de rattacher les oeuvres et les objets d’artistes déjà présents dans la collection du Musée, ainsi que d’artistes invités pour l’occasion : Patrick Bernatchez, Gilles Boisvert, Olivia Boudreau, Roxane Chamberland, Yves Gaucher, Henri Hébert, John Heward, Marie-Andrée Houde, Rita Letendre, Lauréat Marois, Richard Mill, Daniel Olson, Claude Tousignant et Bill Vazan. Comme les récents catalogues du Musée de Lachine, cette publication papier est également accessible en format numérique (PDF) via le site Web du musée.

GLOBE : revue internationale d’études québécoises. Vol. 17, n° 1, Montréal, 2014, 263 p. Ill. noir et blanc. Fra.

Titré « L’actualité de l’art au Québec », le dossier de cette livraison de GLOBE, sous la direction de Marie-Ève Charron et Thérèse St-Gelais, offre six textes en plus de l’introduction signée par les deux directrices (173 p. sur les 263 de la livraison). Jean-Philippe Uzel propose, avec « L’autochtonie dans l’art actuel québécois. Une question partagée », trois dialogues sur le travail d’un(e) artiste autochtone et d’un(e) artiste allochtone (d’ascendance européenne). Anne Robineau, de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, signe « L’art actuel au Québec vu de la francophonie canadienne. Réseaux et influences » et souligne l’importance du Québec comme pôle permettant à la francophonie canadienne – artistes et réseau de l’art actuel –une réussite professionnelle. Les auteurs Marcel Fournier et Marian Misdrahi analysent dans « Critères et processus d’évaluation en art contemporain. Les concours d’aide à la création du CALQ » les processus en place, en s’appuyant notamment sur des travaux en sociologie de l’art et des observations in situ de jurys. Maxime Coulombe, avec son texte « Le corail, la dynamite et autres objets hétéroclites. Originalité et nouveauté par l’image », revisite deux exemples de la production québécoise (une exposition et une oeuvre) à la lumière de réflexions puisées chez Deleuze/Guattari, Agamben et Charles Darwin. « Documentaire et jeux de fiction. Le cas du cinéma québécois », de Mélissa Thériault, étudie les rapports entre fiction et non-fiction dans la cinématographie québécoise du point de vue de la philosophie contemporaine. Finalement, Marie Fraser, avec son texte « Des formes de vie à la restitution du présent. De l’artiste anthropologue à l’archéologue », fait un retour sur trois textes fondamentaux (W. Benjamin/J. Kosuth/H. Foster) en relation avec une étude de cas de Raphaëlle de Groot. L’Illustration de la couverture est de Clément de Gaulejac.

Le Salon, n° 7 : Du travail !  Centre de recherche I.D.E. « Image/ Dispositif/Espace » de l’École supérieure d’art de Lorraine, 2014, 201 p. Ill. couleur. Fra.

Créé en 2006, Le Salon est la revue du Centre de Recherche « Image/Dispositifs/ Espace » de l’École Supérieure d’Art de Lorraine (ÉSAL) – centre localisé à Metz et dirigé par Sally Bonn et Alain (Georges) Leduc – « qui s’est donné pour tâche d’interroger de multiples manières ce qui concerne aussi bien l’image que l’espace à travers la notion de dispositif ». Les deux directeurs sont également rédacteurs en chef de cette publication annuelle, dont c’est ici la septième livraison. Intitulé « Du travail ! », le dossier s’organise avec des propositions d’auteurs, d’artistes, de professeurs et d’étudiants, soit à partir des travaux issus des séminaires organisés par le centre – Séminaire I : Travail de l’artiste/l’artiste au travail; Séminaire II : Temps et gestes du travail; Séminaire III : Monde du travail –, un 4e séminaire offert à un collectif d’étudiants de l’ÉSAL – « DATA DATA » –, un cahier de travaux d’étudiants – « Du travail ! » –. Le numéro est complété par un cahier (hors dossier) regroupant des créations, dessins, photographies, expositions et des poésies. Design, mise en page, qualité d’impression, reliure sont ici impeccables pour cette revue annuelle qui est en fait un très beau livre.

Art in the Anthropocene : Encounters Among Aesthetics, Politics, Environment and Epistemology. Edited by Heather Davis and Etienne Turpin. MPublishing/Open Humanities Press, Ann Arbor, 2015. Eng.

Après une première anthologie de textes regroupés sous le thème de l’architecture et du design – « Architecture in the Anthropocene » (2013) –, Heather Davis et Etienne Turpin dirigent le présent ouvrage qui regroupe le travail d’artistes, de commissaires, d’historiens de l’art, de théoriciens et de philosophes, invitant les lecteurs à s’engager de manière critique avec la thèse anthropocène dans le sillage du 5e rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [GIEC (2013-2014)], l’analyse à ce jour la plus précise pour éclairer les négociations climatiques d’origine anthropocène à l’échelle mondiale. Les essais originaux, entretiens et projets artistiques qui constituent cette anthologie prennent tous pour point de départ la catastrophe environnementale actuelle et permettent d’élargir le discours sur le « tournant géologique » afin d’inclure les stratégies esthétiques, artistiques, commissariales pour confronter, critiquer ou engager la thèse anthropocène. La version électronique (PDF) est accessible en ligne gratuitement [openhumanitiespress.org].

Pendulum : Maskull Lasserre. Centre des arts visuels / Galerie d’art McClure, Westmount, 2015, 80 p. Ill. couleur. Fra/Eng.

Documentant plus de 40 oeuvres, ainsi que des pages extraites des cahiers de croquis de l’artiste, cette publication est une première monographie (bilingue) pour Maskull Lasserre. Victoria LeBlanc, directrice du Centre des arts visuels et de la galerie McClure, dans son avant-propos, souligne que les « oeuvres de Lasserre rassemblent, avec une élégance déroutante et une maîtrise du métier, des objets qui, dans le déroulement ordinaire des choses, ne devraient pas être rassemblées – la guerre et les arts, le lyrique et le macabre, le violon et le pistolet, le sac de vitesse et les notes profondes du piano. » Rachel Anne Farquharson, qui signe l’unique essai de la publication, précise cette description : « Tous les matériaux qui passent sous les mains usées de Lasserre s’imprègnent d’une ambiguïté saisissante. » La publication nous rappelle également qu’en 2010, Lasserre participait au Programme d’arts des Forces canadiennes (PAFC) en Afghanistan. « Sa transformation fut de corps et d’esprit. Il vit maintenant dans la persistante présence des choses en état de guerre. »