Anne-Marie St-Jean Aubre
N° 109 – hiver 2015

Les mises en scène de Vicky Sabourin


Vicky Sabourin se destinait à une carrière en théâtre avant de bifurquer vers les arts visuels. Choisissant de performer dans ses vitrines installatives, elle fait d’une même oeuvre à la fois un tableau vivant et un diorama, selon que le spectateur la découvre alors qu’elle s’y trouve ou non. Inspirée alternativement par un fait divers, des anecdotes personnelles ou familiales, des contes ou d’un événement historique documenté photographiquement et ayant donné lieu à une oeuvre de fiction, Sabourin recourt systématiquement à une trame narrative pour ancrer ses installations performatives. Elles s’appréhendent généralement au travers d’un cadre, ou d’un système qui tient lieu de cadre, posant ainsi une frontière entre le réel et la fiction qu’elle déplace et interroge de plus en plus au fil de ses différents projets.

Une triade autour de la représentation : diorama, fenêtre, tableau

Défini par Karen Wonders comme un dispositif muséal qui crée « l’illusion d’une scène réelle vue par une fenêtre 1 », le diorama, dans sa version la plus commune, se présente comme une vitrine mettant en scène, de la manière la plus authentique et la plus minutieuse possible, une situation historique ou un habitat naturel. Composé de trois éléments agissant en choeur pour garantir le réalisme de l’environnement représenté, il comprend un animal naturalisé ou un mannequin de cire ressemblant situé dans un décor reprenant le plus fidèlement possible le contexte original de la scène qui se poursuit dans une peinture agissant comme arrière-fond. C’est dans les musées d’histoire


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