Gauthier Lesturgie
N° 109 – hiver 2015

Sophie Erlund : la mécanique des fluides


The Rationally Unattainable Certainty
PSM, Berlin
10 Juin—
26 Juillet 2014

« ça parle ‘’fluide’’ […], encore faut-il savoir écouter autrement qu’en bonne(s) forme(s) pour entendre ce que ça dit 1 »

Après une première exposition personnelle, en 2009, à la galerie PSM (Berlin), composée d’un ensemble de sculptures-architectures (« Udvandring »), puis une seconde (« The house is my body ») exclusivement sonore, Sophie Erlund propose, cette fois, un environnement organisé par des éléments sculpturaux à la fois sonores et olfactifs.

En entrant dans The Rationally Unattainable Certainty, une étrange odeur organique de champignon nous parvient immédiatement aux narines: émanation à la fois humide et sèche en ce chaud été berlinois. Nous repérons rapidement sa source: une partie de l’espace de la galerie se trouve recouverte au sol par de la mousse islandaise, toujours vivante.

L’écriture nous oblige à disséquer cet environnement pour mieux appréhender ses différents éléments qui, pourtant, affectent simultanément plusieurs de nos sens. C’est bien comme un tout où se juxtaposent odeurs, sons, volumes et architectures, que nous devons apprécier la composition de l’artiste danoise.

Six sculptures étranges se dressent sur d’imposants piédestaux circulaires blancs, eux-mêmes posés sur ce sol spongieux. Rapidement, un battement retient notre attention, comme de réguliers coups assénés à une porte métallique au fond d’une cave. Le son s’échappe de Bell Tower (2014), une sculpture aux lignes radicales, sombres et épurées formant une sorte de triangle au centre duquel s’écoulent à un rythme régulier quelques


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