André-Louis Paré
n° 130 - hiver 2022

L’espace au féminin


Les industries cinématographiques russe et états-unienne se sont lancées récemment dans une rivalité concernant la sortie d’un film dont quelques scènes furent tournées dans la station spatiale internationale (SSI). Même si la SSI a souvent servi de modèle dans différents scénarios de films depuis sa mise en orbite en 1998, c’est la première fois que des équipes de tournage ont le privilège de se rendre à l’intérieur d’un des modules pour y tourner en apesanteur. Parallèlement au tourisme spatial, devenu accessible pour les richards de notre planète, le cinéma populaire offrira bientôt au public cinéphile la chance de voir leur vedette évoluer dans un décor inédit situé à environ 400 km au-dessus de nos têtes.

Du côté russe, le rôle principal du film a été confié à Ioulia Peressild, tandis que chez les États-Uniens, c’est Tom Cruise qui en est la vedette. Ayant devancé de quelques jours la production américaine et en privilégiant une femme dans le rôle principal, les Russes commémorent en quelque sorte l’exploit de Valentina Terechkova, la première femme astronaute à s’être retrouvée, en 1963, autour de la Terre à bord du vaisseau spatial Vostok 6. À la suite de ce vol en orbite basse, réalisé deux ans après l’exploit de Youri Gagarine, Terechkova deviendra le porte-drapeau du régime soviétique et le symbole de la libération de la femme dans le monde socialiste. C’est donc dire que la rivalité avec les É.-U., identifiée par l’appellation « guerre froide », se transposait également sur le terrain de la


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