La sculpture, vous dites ?
Repenser la sculpture ? La question s’adresse à nous, évidemment, à ceux qui réfléchissent sur l’art. La pensée est un peu comme les pompiers, elle arrive toujours en retard : elle tente de suivre les transformations du réel, ses bouleversements. Lorsqu’elle se rend compte que quelque chose ne colle plus, elle tend à souhaiter réinventer le réel, alors qu’au fond, c’est elle-même qu’elle réinvente dans l’espoir de lui correspondre. Heureusement, d’ailleurs. Rien de pire qu’une posture paternaliste qui entendrait offrir des prescriptions, des manières de faire. Si la critique et l’histoire de l’art doivent repenser la sculpture, c’est qu’elle s’est transformée. Cette métamorphose est intéressante, car elle souligne désormais la fragilité du terme même de « sculpture » pour décrire certaines des créations contemporaines les plus forte
Souvent, on écrit « sculpture », puisqu’il faut bien trouver un synonyme à « objet » et à « oeuvre », mais sans avoir en tête son histoire et ce qu’elle peut connoter. Nous savons bien ce qu’est le médium de la sculpture, mais comme rétrospectivement, à bien y penser : cette histoire et ces connotations n’ont plus grand-chose à voir avec le regard que nous portons désormais sur les oeuvres, et sur leurs effets. Telle ou telle oeuvre est bien une sculpture, sans doute… mais cette catégorie ne nous est plus si utile, ni révélatrice, ni fonctionnelle. Tout se passe comme si ce n’était plus vraiment en matière de sculpture, voire de médiums que se posent les problèmes, les enjeux
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