Caroline Loncol Daigneault
N° 110 – printemps-été 2015

La nature entre parenthèses : la posture d’un centre


Au cours des quinze dernières années, on a vu de nombreux conservateurs et critiques s’efforcer, par le biais d’expositions à thèses, de redéfinir le rôle de l’art envers l’écologie, d’en trouver le juste agencement 1. Honnies, les perspectives trop étroites ou celles reconduisant les principes d’une dualité fondamentale : les notions d’écologie véhiculées par les oeuvres (ainsi que leur contexte de production et de diffusion) ont été examinées à la loupe. À la croisée des sciences, de la politique, de la technologie, de l’économie, de la justice sociale et de la biologie, cette écologie demande en effet à être entendue plus globalement, et l’art qui s’en réclame se doit d’incorporer et de réfléchir cette complexité. Les théories culturelles conduisent les discours sur la nature à intégrer une forme d’« autoréflexivité », déterminant du même coup une approche potentiellement incontournable des théories de l’art et de la création contemporaine traitant d’écologie. Visiblement, une forme de rectitude esthétique a fait son chemin : l’art écologique doit être éthique et surtout conceptuellement valide.

Ce travail critique, porté par des théoriciens et des artistes, est d’autant plus nécessaire qu’il positionne de manière rigoureuse l’apport de la sphère artistique aux problématiques environnementales. Nous aimerions pourtant en aérer la grille de lecture afin de considérer, ici, l’exemple du centre Boréal Art/Nature, un des organismes canadiens les plus investis à cet égard 2. C’est donc en gardant à l’esprit ces débats entourant l’art écologique qu’il s’agira d’examiner la nature du contexte mis en place par


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