Joëlle Morosoli en collaboration avec Rolf Morosoli, Fragments rétrospectifs
Maison de la culture Claude-Léveillée
Montréal
12 juin –
29 août 2021
Mouvement, temps et « déchirure ». À eux seuls, ces trois termes synthétisent les enjeux qui traversent l’œuvre de Joëlle Morosoli, rare sculptrice québécoise d’origine suisse à s’adonner à l’art cinétique, dont le travail était présenté à la Maison de la culture Claude-Léveillée. Quoique récapitulative, cette exposition titrée Fragments rétrospectifs n’ambitionnait pas de déployer l’entièreté de la production de l’artiste tant elle est immense, au propre comme au figuré. En raison de la relative exiguïté des lieux, seules des sections d’une vingtaine de sculptures ont été présentées. Il n’empêche, dès l’abord de la première salle, le visiteur pouvait, d’entrée de jeu, constater les schèmes qui caractérisent le travail créateur de Morosoli, laquelle ne cache aucunement l’influence qu’ont eu ses devanciers sur sa réflexion esthétique, entre autres, Louise Bourgeois, Jean Tinguely, Rebecca Horn et Bill Viola, tout en souhaitant y apporter sa contribution.
Au diapason de l’hybridité médiumnique qui particularise l’art contemporain, les sculptures de Joëlle Morosoli jumèlent la mécanique et la technologie, deux dimensions qui chargent ses œuvres d’un dynamisme certain. Activées par des appareils camouflés, les créations de cette artiste font successivement apparaître et disparaître des motifs ambigus, de surcroît reflétés sur les murs environnants, comme des ombres portées ou bien des fantômes persistants, spectres qui évoquent l’impermanence, la fuite et l’illusion. En font foi les installations Allégorie de la contrainte (1995) et Colonne sous tension (2011), dont les réfractions fissuraient l’espace dans lequel se trouvait le spectateur submergé
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