Cynthia Fecteau
N° 107 – printemps-été 2014

Jeffrey Poirier. Contenir l’impermanence des apparences


Maison des Arts de Laval
Ville de Laval
15 Septembre—
17 Novembre 2013


 

Jeffrey Poirier s’approprie le carton recyclé, le ruban adhésif et le papier journal comme matières premières de ses installations sculpturales inspirées de la nature. Assemblage de matériaux « low tech » et agglomération d’alvéoles insufflent à ses installations une force d’évocation avec laquelle il explore les valeurs métaphoriques du corps individuel et social. Bouturer la colonie, une installation réalisée en 2012 pour la Grande Galerie de l’Œil de Poisson, témoignait d’ailleurs de cette ambivalence : les objets habitant l’espace d’exposition rappelaient des êtres familiers. Gisant au sol, des volumes semblables à des coraux revêtaient plusieurs couches de papier journal, leur conférant une texture âpre. Au fond de la galerie s’élevait, dans un coin, une imposante prolifération murale d’alvéoles faites de carton et de ruban adhésif gris, le tout maintenu par des armatures de bois. La matière était nue, sans patine, ni émail ; les objets et les textures de multiples dimensions allaient de ténus à monumentaux, en passant par l’échelle du corps. L’e.et était saisissant, car à la rencontre de ces objets, le corps du spectateur voyait, c’est-à-dire que l’expérience physique de l’installation rappelait que, selon Maurice Merleau-Ponty, c’est la « vision qui déchiffre strictement les signes dans le corps » 1. La déambulation du corps à l’intérieur de l’installation entraînait à coup sûr une forme d’ouverture perceptive conciliant perception physique et vision optique, comme si cette dernière s’incarnait


Vous désirez lire la suite de l’article ?
Abonnez-vous pour accéder à nos contenus en ligne : choisissez l’option branché·e / hybride / collectionneur·euse.
Si vous êtes déjà abonné·e·s, connectez-vous en cliquant ici >