Nicolás Uriburu : Greenpeace à la rescousse !
La collaboration entre Nicolás Uriburu, artiste argentin actif depuis 1960 dans le domaine de l’art écologique, et Greenpeace, organisation non gouvernementale créée en 1971, fait figure d’exception. En effet, l’ONG est peu encline à s’impliquer dans la sphère artistique, elle aurait d’ailleurs décliné la proposition de Joseph Beuys au début des années 1980. Elle a pourtant donné suite à l’appel d’Uriburu, une décennie plus tard, et a instauré un partenariat qui, encore aujourd’hui, s’avère exceptionnel.
Entre 1998 et 2010, l’artiste et les activistes de Greenpeace collaboreront à quatre reprises dans l’espace public afin de tenir tribune au sujet de scandales environnementaux. Ces actions conjointes sont mises en oeuvre par l’artiste qui ne se sent pas suffisamment soutenu par les institutions culturelles et institutionnelles. Ainsi, ressentant la lassitude et l’isolement d’un « Superman qui revêt [sa] cape dès qu’un problème écologique se présente 1 », c’est Uriburu qui appelle Greenpeace à la rescousse.
En 1998, l’artiste et les activistes s’opposent de concert à l’installation d’un gazoduc transandin dont le trajet aurait coupé en deux l’habitat naturel des Yaguaretés, une espèce de jaguar en voie de disparition. Uriburu et Greenpeace passent outre le défaut d’autorisation du directeur du Musée National des Beaux Arts de Buenos Aires, où Uriburu expose, et escaladent clandestinement – une méthode « typique de Greenpeace », remarque l’Argentin – la façade néoclassique du musée pour y dérouler un rideau de très grand format (10 x 15m) conçu par l’artiste. Le panneau est peint d’un animal
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