Faire dire le voir : une conversation entre Galadriel Avon et Sophie Castonguay
L’écho d’une thématique sur la voix impose une discussion autour du travail performatif de Sophie Castonguay. Construits autour du dire — des manières de le porter, mais aussi des façons de l’entendre —, ses dispositifs conduisent la parole dans ses propres lieux de réception, de réappropriation, d’écoute. Dans la foulée, c’est toute l’approche de l’œuvre par le public qu’elle questionne, met en abyme, réfléchit par translations et dévoile par une revivance des mécanismes qui lui sont inhérents. Le discours est-il en ce sens image ? Par un travail autour de ce qui est donné à voir et de ce qui y échappe, Castonguay réfléchit ainsi les projections langagières et intelligibles, ce qui précisément interpelle Avon.
Galadriel Avon La voix, lieu de résonances et de confluences, trace le contour de rencontres. Celles-ci, parfois imagées, toujours humaines, offrent une zone d’existence à la tangibilité des percussions du texte qui éveillent ces questions : y a-t-il toujours une sous-jacence au mot; celui-ci est-il toujours extériorisation d’un sous-texte ? Ces préoccupations qui travaillent à faire ressurgir des forces d’impact, des réverbérations, sont, entre autres, mobilisées dans ta pratique. Alors que l’onde traverse l’espace et s’y heurte, comment faire percevoir l’invisible ? Comment faire entendre le visible ?
Sophie Castonguay J’ai toujours eu l’impression qu’il y a une sous-jacence aux mots et que, par conséquent, il y a un débordement de sens potentiels. L’insertion de voix s’est imposée à moi par la nécessité d’entrer en relation différée avec le spectateur. C’est un intérêt accru pour tout ce qui entoure la
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