Il pleut sur Istanbul. D’une pluie fine et persistante qui semble presque traverser nos imperméables. À la fin de ma visite, Alper Turan, co-commissaire de Narrative Power Alliance : Exhibition me remercie d’être venue malgré la météo. J’aurais dû lui répondre que je serais venue par tous les temps.

Jeudi, 9 janvier 2025, à Barın Han, un immeuble accueillant la scène artistique indépendante turque a ouvert une exposition présentant des œuvres ayant pour sujet les identités opprimées. Elle a été commissionnée par une coalition d’associations luttant contre le discours anti-genre des politiques gouvernementales. Œuvrant dans le secteur des politiques sociales, elle a fait appel à Alper Turan et à Onur Karaoğlu, curateurs et artistes. Issus de la scène artistique d’Istanbul, mais actifs également du côté de Berlin, de New York et de Toronto, ils ont travaillé avec neuf artistes et un collectif¹ pour monter une exposition qui se tient debout, sur un fil tendu et qui vibre très fort.

En juillet 2024, non loin de là et dans un autre lieu emblématique de la scène indépendante², une exposition s’est vu imposer sa fermeture par la municipalité locale, deux semaines après son ouverture. Organisée par le Comité des fiertés trans, elle présentait des archives et des témoignages personnels appartenant à l’histoire des personnes transsexuelles en Turquie. Ce contexte, accompagné d’arrestations de personnes appartenant aux communautés queers, a des conséquences évidentes sur leurs libertés d’expression et de mouvement.

Bien

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