Présentée tous les deux ans, depuis 2010, la Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli remodèle, d’une édition à une autre, l’environnement riverain du parc des Trois-Bérets de la municipalité située dans la région de Chaudière-Appalaches, et ce, par le biais d’œuvres d’artistes du Québec. Pour sa huitième itération, c’est le duo de commissaires constitué de Sevia Pellissier (Québec) et de Julien St-Georges Tremblay (Québec) qui a allumé les « feux collectifs » de la demi-douzaine de tandems d’artistes sélectionnés ; image incandescente faisant référence à l’effervescence des possibilités de travailler en binôme. Le temps d’une résidence, au mois de juillet, les six paires d’artistes se doivent dès lors de réaliser chacune une production tridimensionnelle intégrée à un lieu et à un milieu. 

Intitulée Entretenir le brasier, la proposition commissariale enflamme les abords humides du fleuve Saint-Laurent. Celle-ci agit comme un combustible pour réactualiser le patrimoine sculptural légué par les anciennes moutures de la Biennale de sculpture établie il y a quarante années, en 1984, avec les Rendez-vous, puis les Symposiums¹. L’organisation de la Biennale s’interroge d’ailleurs quant à son éventuelle transformation : qu’adviendra-t-il du patrimoine que l’organisme lèguera aux générations de demain ? Et comment rendre compte du cycle de la vie des œuvres qui y ont été modelées au fil des décennies dans un parc en constant devenir ? 

Le feu a ici maintes significations. Les douze artistes en dyade offrent chacun·e leur propre interprétation du brasier et des flammes en une série

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