Du 13 au 19 mai derniers avait lieu la 40e édition du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). Cet événement qui présente un large éventail de la musique actuelle est devenu, au fil des années, un rendez-vous incontournable pour les mélomanes appartenant à cette bouillante scène musicale. L’un des volets très courus est celui du commissaire Érick d’Orion qui propose, depuis 14 ans, un parcours sonore composé de neuf installations disséminées dans l’espace public : certaines sont disposées dans un parc le long de la piste cyclable, d’autres sont placées dans de petits pavillons tandis que deux sont exposées dans des salles.

Situé au centre-ville de Victoriaville, le trajet presque parfaitement rectiligne est traversé par le public. La marche représente un mode de locomotion par excellence propice à l’observation attentive, principe valorisé par l’urbaniste Jane Jacobs, qui consiste à regarder la ville sous divers angles et perspectives à travers les yeux des gens ordinaires¹. La promenade pédestre est aussi considérée comme une plateforme relationnelle selon l’historienne de l’art et spécialiste du son Elena Biserna². Dans le contexte de Victoriaville, ce parcours annuel d’œuvres sonores, au sein du tissu urbain, devient un vecteur de rapports sociaux. Ainsi, la cité agit en tant qu’interface qui accueille une variété d’expériences englobantes et immersives. Les installations, qui investissent le territoire, sollicitent plusieurs sens des visiteur·euses. Tous et toutes sont convié·e·s à s’engager, en dehors de la routine quotidienne, dans une écoute sensible où les

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