Geneviève Matthieu, Danseprophétiqueàl’îlebizarre
21 mars –
18 mai 2025
Présentée au MA — Musée d’art contemporain de Rouyn-Noranda — cette récente version du projet Danseprophétiqueàl’îlebizarre du duo Geneviève Matthieu s’inscrit dans un cycle de production développé depuis 20221. Orchestrée par la commissaire et chercheuse indépendante Ji-Yoon Han, cette dernière mouture, offerte sous forme d’exposition, s’appuie sur un long processus qui prend une tournure particulière dès lors que Matthieu Dumont — la demie de Geneviève Matthieu — décède d’un cancer fulgurant au début de février 2025. Depuis longtemps planifié, ce projet évolutif et protéiforme devait être maintenu, quoique désormais marqué par sa disparition.
Dès l’entrée dans la salle du MA, laquelle s’avère un grand espace rectangulaire au plafond très haut, rien ou presque n’est caché à la vue. Avec une disposition minimale, sobrement déployée, la mise en place des œuvres contraste avec les spectacles-performances souvent extravagants dans lesquels le duo se produit habituellement. La première œuvre qui retient notre attention consiste en un gradin formé de quatre bancs sur lesquels sont déposés plusieurs longs cierges dont certains sont allumés. Dans ce dispositif qui fait office d’autel se trouvent aussi des contenants multiformes en verre remplis de liquide jaune fluorescent, de petites sculptures roses d’aspect pyramidal, un miroir triangulaire, un bibelot en plâtre représentant l’Enfant Jésus dans son lit de paille et, surtout, quatre personnages faits de toile et bourrés de ouate provenant d’une autre installation-performance intitulée M. Gros2. Sur l’un des cierges d’église, le visage de Matthieu légèrement souriant y est apposé avec les
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