dOCUMENTA (13) et Manifesta 9. Le temps présent
Conception du rôle de l’exposition comme étant la mise en perspective critique d’un contexte socioculturel ; inclusion d’oeuvres modernes dont certaines par des figures qui méritent d’être mieux connues : la dOCUMENTA (13) et la Manifesta 9, présentées à Cassel (Allemagne) et à Genk (Belgique) à l’été 2012, ont reposé sur des stratégies fertiles pour repenser « l’événement » et sa pertinence dans un système de l’art contemporain globalisé. Retour sur des manifestations qui ont choisi d’investir le politique afin d’interroger, de manières singulières, les dynamiques qui animent le temps présent.
L’état du monde
Les deux grandes salles d’exposition situées de part et d’autre du hall d’entrée du Fridericianum, lieu principal de la documenta, sont pratiquement vides. Une brise souffle dans le cube blanc de la sorte mis à nu : les portes du musée laissées ouvertes créent-elles un corridor de vent ? Contre un mur sont exposées trois sculptures de Julio González. Ces oeuvres sont accompagnées d’une photo de leur installation lors de la deuxième documenta de 1959, dans laquelle figurent deux visiteurs anonymes (une femme pieds nus et un homme). L’itinéraire que propose Carolyn Christov-Bakargiev, directrice artistique de la dOCUMENTA (13), se dégage de la mise en scène de ces trois éléments : il s’agit d’une interrogation de l’espace qui émerge entre le passé et le présent, dans laquelle l’oeuvre d’art offre au visiteur une expérience subjective. C’est d’ailleurs ce que suggère le titre de cette brise qui est en fait une oeuvre du Britannique Ryan Gander : I
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