André-Louis Paré
N° 137 - Printemps/Été 2024

Des oiseaux qui nous restent


Grâce à leur chant, sinon leur cri, les oiseaux s’entendent plus souvent qu’ils ne se voient. Ils sollicitent notre ouïe plutôt que la vue et, maintes fois, malgré notre volonté de les apercevoir, on ne les repère jamais. Il y a les oiseaux d’eau, des savanes et des prairies, il y a ceux des forêts, mais aussi ceux des villes et des jardins. Parmi eux, se trouvent les passereaux — les oiseaux chanteurs — le groupe le plus répandu dans le monde. Selon leurs espèces, leurs vocalises varient du chant mélodieux du merle ou de l’hirondelle aux croassements parfois criards du corbeau ou de la corneille. Malgré tout, leur intrusion sonore participe au sentiment que la vie est agréable. Que ce soit en babillant, chantant, gazouillant, jabotant, piaillant, piaulant, ramageant, ces animaux ailés contribuent par la musicalité du monde au bien-être humain.

Produit en 2016, un documentaire intitulé Le silence des oiseaux (SongbirdSOS Productions inc. & Fils à Cinq) rappelle que le déclin des sonorités variées que produisent les oiseaux constitue un signal de la situation du vivant à l’ère de l’Anthropocène. Sous-titré Imaginez un monde privé de chants d’oiseaux… ce film reconnaît l’importance de la race aviaire pour la biodiversité de la nature alors que plusieurs menaces concourent à leur régression partout sur la planète. Les causes de leur décroissance s’avèrent multiples. Sans surprise, il y a l’agriculture intensive de nos sociétés industrialisées et le réchauffement climatique qui perturbe les saisons et affecte le phénomène migratoire ; mais il y


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