Aseman Sabet
N° 102 - hiver 2012

Du public dans l’art : décloisonnement et transgressions


L’art public porte un sens large, tentaculaire, riche. Pourtant, son usage dans la sphère médiatique ou encore à travers les dénominations institutionnelles en restreint la portée, le rapportant avant tout à des oeuvres qui complètent une structure architecturale (intérieure ou extérieure), urbanistique ou paysagère, accessible à la population. Les oeuvres issues de la politique du 1 % sont les parfaits exemples de cette réduction sémantique, quoiqu’en principe il s’agisse non seulement d’une source majeure de production de l’art public au Québec 1, mais aussi, il faut le souligner, de son financement. Les « 1 % », pour reprendre le jargon du milieu, sont aussi au coeur des scandales sur les arts visuels et fournissent aux médias, mais aussi aux acteurs du milieu culturel, des sujets de débats où tous les coups sont permis. La nature politique de ces oeuvres, financées par les fonds publics, est évidemment à considérer de près, puisque l’objectif de démocratisation sous-jacente à l’art public rencontre en même temps une forme de démocratisation de la critique, comme s’il était plus facile pour l’amateur de s’en prendre à l’oeuvre dénuée de son armure institutionnelle (musées, galeries, etc.).

Au-delà des débordements médiatiques, la dimension politique de l’art public engage aussi des interrogations relatives aux modalités de sélection des oeuvres, notamment à la logistique très encadrée qui régit habituellement les concours. Par exemple, la comparaison entre les procédures de sélection des « 1 % » au Québec et l’approche européenne dans l’attribution des enveloppes destinées à l’art


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