« Si nous portions réellement attention aux pierres, que pourrions-nous percevoir ? ». Ce sont ces mots de l’autrice invitée Ève Laliberté, qui nous accueillent dans cette exposition individuelle de Charline Dally. this womb of things to be nous plonge à la fois dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit, s’intéressant aux fragments microscopiques de roches venues de l’espace et aux mystères qu’elles recèlent. Météorites, pierres lunaires, micas : par une exploration de l’univers minéral — entre fait et fiction, langages scientifique et esthétique —, Dally nous propose de nouvelles manières d’appréhender ces êtres décidément vivants et mouvants, voire fluides.

Le court métrage le disque de poussière, réalisé par Dally et produit par Le Fresnoy — Studio national des arts contemporains duquel l’artiste est récemment diplômée —, se trouve au cœur de l’exposition. Projetée sur grand écran de plain-pied, l’œuvre à la fois documentaire et vidéo expérimentale se penche sur le travail du chercheur en astrominéralogie Hugues Leroux et de l’ingénieure Anne-Marie Blanchenet. Les deux y commentent leur mission qui consiste à observer sous microscope les étranges « messages » ou « écritures » curvilignes qui se situent à l’intérieur d’échantillons minéraux. Le film, de même qu’une vidéo avoisinante présentant des extraits d’un échange entre Leroux et Dally, révèlent des phénomènes aussi complexes que stupéfiants : certains solides comme le verre ne s’avèrent que des liquides, mais sur une échelle de temps beaucoup plus étendue que la nôtre ou, encore, les roches ont la capacité de guérir

…