Les ar(t)chitectures de Tadashi Kawamata : entre perturbation et réconciliation
L’art commence non pas avec la chair, mais avec la maison ;
ce pourquoi l’architecture est le premier des arts.
—Gilles Deleuze et Félix Guattari 1
Tour, Détour, Contour
À l’été 2013, dans l’une des prairies du Parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement à Paris, on a confié à l’artiste d’origine japonaise Tasdashi Kawamata le soin d’élever une tour faite de planches de bois récupérables ou récupérés. Cette tour, la plus haute produite par l’artiste en France, faisait 21 mètres de hauteur et 12 mètres de diamètre. Débuté le 17 avril, ce « work in progress » fut visible jusqu’au 21 août dernier. Grâce à un escalier de métal en colimaçon en son centre, le public pouvait à partir de juin la visiter de l’intérieur afin d’examiner cette énorme structure en constant changement. Rendu à la dernière plateforme, il avait aussi le loisir d’observer à distance le parc traversé par le canal de l’Ourcq et occupé par divers établissements publics, dont la Cité des sciences et de l’industrie et la Cité de la Musique. Par ailleurs, en montant ou en descendant l’escalier, le spectateur pouvait aussi observer un ensemble d’objets usuels faits de bois intégrés à la structure et représentant pour la plupart des meubles familiers.
Intitulée Collective Folie, cette tour, « imaginée pour le Parc de la Villette 2 », fait discrètement écho à des installations érigées par l’architecte suisse Bernard Tschumi dénommée Folies. Tschumi, à
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