Appel de textes

Informations générales

Les textes proposés en format Word (Times New Roman, 12 pts, à interligne 1.5) doivent être envoyés par courriel à gcorto [@] espaceartactuel [.] com. À moins d’avis contraire, l’autrice ou l’auteur nous proposera un texte inédit et original.

L’autrice ou l’auteur est prié d’inclure, en fin de texte, une courte notice biographique (70-80 mots pour les comptes rendus; 80-100 mots pour les autres sections), ainsi que son adresse postale et son courriel.

Tous les textes sont soumis au comité de rédaction qui se réserve le droit d’accepter ou de refuser un texte. De plus, le comité ne pourra accepter des textes étant sources possibles de conflit d’intérêts entre l’autrice ou l’auteur et le sujet couvert.

Les textes reçus seront évalués sur leur pertinence vis-à-vis le mandat de la revue, sur la clarté du propos, la qualité de l’analyse et l’originalité du point de vue.

Sous la supervision du rédacteur en chef André-Louis Paré, le comité de rédaction est formé de Manel Benchabane, Mélanie Boucher, Gina Cortopassi, Didier Morelli, Bénédicte Ramade, Julie Richard, Robin Simpson et Dominique Sirois-Rouleau.

Le cachet est de 65 $ par feuillet de 250 mots (excluant les notes de bas de page), jusqu’à concurrence de 260 $ pour les comptes rendus d’exposition et de 520 $ pour les textes des autres sections.

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1. COMPTES RENDUS

a) Un compte rendu d’exposition aura une longueur de 900 à 1000 mots. Il portera sur une exposition solo ou collective au Québec, au Canada ou à l’international.
b) À moins de cas exceptionnels, l’exposition ne devrait pas être terminée plus de quatre mois précédant la date de parution du numéro dans lequel il sera publié.
c) Le titre du compte rendu devra se résumer à l’intitulé de l’exposition et inclure le nom de l’artiste s’il s’agit d’un solo.
d) L’en-tête devra également comprendre le lieu de diffusion ainsi que les dates de début et de fin de l’exposition.
e) Les intertitres sont à éviter et les notes de bas de page doivent être réduites au minimum, sinon absentes.
f) Les images souhaitées pour accompagner le texte, ainsi que leurs légendes complètes, sont bienvenues, mais non obligatoires.
g) L’autrice ou l’auteur est invité.e à nous faire, dès que possible, une proposition par courriel à gcorto [@] espaceartactuel [.] com, avant la date de tombée. L’acceptation préliminaire de cette proposition par la direction ne permet cependant pas d’éviter le dépôt du texte complété au comité de rédaction en vue d’une validation finale ou d’un refus.
➜ La prochaine date de tombée pour les comptes rendus d’exposition est le 29 avril 2024 pour le no 138 (Automne 2024).

2. ÉVÉNEMENTS

a) Les textes de la section « Événements » sont des comptes rendus d’expositions de plus grande envergure, notamment des biennales et d’autres manifestations artistiques impliquant plusieurs lieux de diffusion.
b) Un compte rendu de la section « Événements » aura une longueur de 1500 à 2000 mots.
c) À moins de cas exceptionnels, l’événement abordé ne devrait pas se terminer plus de quatre mois précédant la date de parution du numéro dans lequel il sera publié.
d) Le titre devra inclure l’intitulé de l’événement, mais n’est pas tenu de s’y résumer.
e) L’en-tête devra également comprendre les lieux de diffusion ainsi que les dates de début et de fin de l’événement.
f) Les intertitres et les notes de bas de page sont bienvenus, mais non obligatoires.
g) Les images souhaitées pour accompagner le texte final, ainsi que leurs légendes complètes, sont bienvenues, mais non obligatoires.
h) L’autrice ou l’auteur est invité.e à nous faire, dès que possible, une proposition par courriel à gcorto [@] espaceartactuel [.] com avant la remise finale de son texte. L’acceptation préliminaire de cette proposition par la direction ne permet cependant pas d’éviter le dépôt du texte complété au comité de rédaction en vue d’une validation finale ou d’un refus.
➜ La prochaine date de tombée pour la section « Événements » est le 29 avril 2024 pour le no.138 (Automne 2024).

3. DOSSIER

a) Pour la section dossier, nous souhaitons des textes originaux de 1500 à 2000 mots (excluant les notes de bas de page), en lien avec le thème abordé, comprenant des études de cas.
b) À des fins de clarté, les intertitres sont souhaités, mais non obligatoires.
c) Les notes de bas de page doivent être en nombre raisonnable (idéalement moins de 20).
d) Les bibliographies sont à proscrire.
e) Les images souhaitées pour accompagner le texte final, ainsi que leurs légendes complètes, sont bienvenues, mais non obligatoires.
f) L’autrice ou l’auteur est invité·e à nous faire parvenir, avant le 12 février 2024, une proposition par courriel à gcorto [@] espaceartactuel [.] com. L’acceptation préliminaire de cette proposition par la direction ne permet cependant pas d’éviter le dépôt du texte complété au comité de rédaction en vue d’une validation finale ou d’un refus.
➜ La prochaine date de tombée pour les articles du dossier thématique est le 29 avril 2024.

ESPACE art actuel, n° 138 (Automne 2024)

Dossier: Deuils/Mourning

En 2021, le New Museum (New York) présentait Grief and Grievance: Art and Mourning in America, une exposition conçue par Okwui Enwezor (1963-2019) au sujet du deuil tel que représenté chez les artistes noir·e·s états-unien·ne·s. Regroupant les œuvres de 37 artistes, l’exposition « abordait le concept de deuil, de commémoration et de perte en réponse directe à l’urgence nationale de la violence raciste vécue par les communautés noires à travers l’Amérique ». Récemment, l’exposition Exposé·e·s, présentée au Palais de Tokyo (Paris) en 2023, s’inspire du livre d’Élisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XX e siècle (JRP editions, 2017) et montre plusieurs œuvres d’artistes ayant donné une voix à ceux et celles qui ont été exposé·e·s au virus. C’est aussi dans ce contexte de lutte contre le sida que le critique et commissaire Douglas Crimp (1944-2019) a qualifié le « travail de deuil » comme une façon de conserver le contact avec les mort·e·s.

Le deuil – en latin dolium (douleur) – est un état affectif ressenti face à la perte, à l’absence, au manque d’une personne décédée. Il peut être aussi une épreuve difficile à traverser lorsque survient une transition qui s’impose dans un parcours de vie. Dans le cadre des deux expositions susnommées, la nécessité de manifester publiquement une souffrance fait du deuil un événement politique, surtout si ce deuil est la conséquence d’une injustice, d’une indifférence, voire d’un conflit armé. Aussi, dans tous les cas, le deuil exige un processus d’adaptation face à la disparition de personnes ou d’un changement brusque dans notre manière de vivre. Selon la psychanalyse, ou tout autre méthode de guérison, le « travail du deuil » devrait avoir pour but la séparation du vivant d’avec la mort, de l’avant et de l’après, et l’acceptation que la personne décédée n’est plus. Sigmund Freud (1865-1939) a beau dire qu’il ne s’agit pas de renier les morts, ni d’arrêter de les regretter, mais il importe que l’endeuillé·e vienne à faire la paix avec la mort en le laissant mourir. Devant ce processus d’adaptation face à ce « trou d’être », ce néant, la philosophe Vinciane Despret considère qu’il faut résister au désir de contrôle vis-à-vis le travail du deuil. Dans son livre Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent (La Découverte, 2015), elle rappelle plusieurs expériences où il est question de la présence des morts qui viennent hanter les personnes endeuillées. Contrairement à la psychanalyse qui admet qu’il faut tuer le mort, Despret est sensible aux récits qui témoignent du fait que les morts puissent vivre à leur manière parmi nous, entraînant ainsi de nouvelles manières de faire le deuil.

Pendant longtemps, l’expression « porter le deuil » a été symbolisée en Occident par la tenue vestimentaire. De couleur noire, sinon sombre, elle était le signe apparent que nous sommes endeuillé·e·s. Mais, comme on sait, les sociétés occidentales ont de plus en plus de mal avec la mort. Au dire de l’historien Philippe Ariès, elle a pris dans les sociétés industrialisées la place de la sexualité comme interdit majeur. Par conséquent, les rituels entourant le deuil sont aussi de moins en moins perceptibles. Le processus psychique associé à « faire son deuil » est assumé à l’abri des regards. Et parce que la mort implique une douleur qui demeure souvent du côté de l’indicible, l’expression artistique semble une façon de manifester autrement la souffrance. Dans un récent ouvrage, joliment intitulé Les morts à l’œuvre (La découverte, 2023), Despret souligne justement la dimension transformatrice de l’art. Elle y défend l’idée que les morts ont un pouvoir d’action sur les vivants. Elle prend pour exemple le programme français Les Nouveaux Commanditaires qui consiste à choisir un artiste et à décider en commun d’une œuvre commémorative en vue de rendre hommage à des morts inconnu·e·s. Outre cette façon de procéder qui privilégie des initiatives citoyennes, les morts sont aussi à l’œuvre dans bien des gestes artistiques. Que ce soit dans le domaine littéraire, des arts vivants ou des arts visuels, la nécessité de témoigner l’expérience du deuil s’avère essentielle afin de donner sens à l’absence des personnes dont il nous faut se souvenir.

Le dossier « Deuils » souhaite explorer, à partir d’analyses théoriques liées à des études de cas, diverses façons qu’ont les artistes de rendre compte de la question du deuil. Même si depuis de nombreuses décennies plusieurs d’entre elles·eux puisent dans la souffrance qu’occasionne la mort pour rendre hommage à des personnes disparu·e·s, ce dossier veut surtout témoigner de la place qu’occupe le travail du deuil dans les expériences récentes (de 2010 à aujourd’hui). Il cherche à mobiliser diverses communautés culturelles pouvant souligner de l’importance du deuil à travers un éventail de traditions, de disciplines et de visions du monde. En quoi l’art actuel est-il en mesure de témoigner, sous différentes expressions sculpturales, installatives ou performatives, le fait que le deuil est une pratique qui imprègne les réalités sociales et émotionnelles de groupes d’individus ? Alors que les rituels sont de plus en plus absents, comment l’art est-il en mesure de symboliser la continuation de la vie ? Comment s’expriment les rites funéraires dans les mondes autochtones ? L’art peut-il sous diverses formes nous réapprendre à célébrer collectivement le deuil ? Ces questions qui convoquent les notions de mémoire, de survivance, de commémoration, de rituels induisent au-delà des pratiques artistiques des questions d’ordres anthropologique, sociologique et philosophique. Elles tentent de mettre en lumière notre manière de garder vivante la mémoire des personnes disparues afin qu’elles puissent à leur manière prendre part à la vie.

Si vous souhaitez contribuer à ce numéro thématique, nous vous invitons, dans un premier temps, à envoyer un courriel au rédacteur adjoint du magazine (gcorto [@] espaceartactuel [.] com) avant le 12 février 2024, afin de présenter une brève proposition (250 mots). Nous vous informerons rapidement si votre proposition est retenue. Votre texte complet ne devra pas dépasser les 2000 mots, notes de bas de page non comprises, et nous sera soumis avant le 29 avril 2024. Les honoraires sont de 65 $ CAD par page (250 mots).