Anita Molinero, Plastic Butcher
26 octobre 2014 –
30 mars 2025
À Marseille, l’atterrissage de déchets plastiques dans les arbres est généralement synonyme de mistral. Pour autant, ceux coincés entre les branches des platanes de la cour du Musée d’art contemporain [mac] n’ont rien à voir avec l’escoubaïre1 comme on le nomme en provençal. Soigneusement enchâssés dans leur écrin de plastique, les ficelles colorées, les photographies, le carton de pâté pour chien et autres bouteilles tirées du rebut composent Onduline (2024), l’œuvre liminaire de l’exposition Plastic Butcher consacrée à la sculptrice Anita Molinero.
L’exposition tire son nom de la pyramide de barricades de plastique Yodock installée à proximité. Manifestement soumis à une intense chaleur, ces plots d’ordinaire utilisés pour le contrôle de la circulation routière lors des travaux de voirie révèlent, dès l’entrée, ce qui attend les excursionnistes : un condensé de poésie sauvage, parfois dégoulinant et toujours… thermique. Parti pris intéressant pour un musée d’art contemporain récemment rénové, réouvert depuis seulement dix-neuf mois après une interminable période de travaux étendue sur plus de quatre ans. Détail important, cette exposition marque la troisième décennie d’existence du [mac].
Créé sous l’impulsion de Bernard Blistène, en 1994 donc, le musée s’est d’abord taillé une solide réputation nationale grâce à d’ambitieuses expositions monographiques. Cette direction curatoriale maintenue pendant près de vingt ans s’accompagnera d’une importante politique d’acquisition et permettra à la ville de constituer l’une des plus riches collections publiques de France. À
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