La sculpture, au risque des possibles
Ce deuxième volet du dossier Re-penser la sculpture? poursuit une réflexion amorcée dans le numéro 107 sur le devenir de la sculpture aujourd’hui, notamment chez les artistes de la jeune génération. Dans la publication du printemps-été 2014, il était question des différents aspects de la sculpture, du moment que ceux-ci s’exposent dans ce qu’il est convenu d’appeler, après Rosalind Krauss, son « champ élargi ». Il fut aussi mention du médium sculpture lorsqu’il se présente sous forme de « sculptures d’ombres ». Enfin, les possibles de la sculpture ont aussi fait l’objet d’une analyse d’œuvres de trois artistes – Francis Arguin, Chloé Desjardins et Dominic Papillon – dont les pratiques s’exercent dans le domaine sculptural. Il s’agissait alors d’évaluer, à partir d’une esthétique de la répétition, en quoi ces artistes s’approprient diverses techniques associées à l’histoire de la sculpture 1.
Dans ce numéro, il est à nouveau question de re-penser la sculpture en vue de découvrir d’autres façons de contribuer au passage pouvant avoir lieu entre la sculpture, reconnue comme médium, et celle exigeant d’autres usages de l’espace. Dans cette perspective, rien d’étonnant à ce que plusieurs des auteurs collaborant à ce dossier réfèrent au célèbre essai de Krauss, publié en 1979, et dans lequel l’historienne de l’art cartographie les nouvelles avenues apparues dans les années 1960-1970 2. Examinant la production sculpturale postmoderniste d’un Carl Andre, Sol LeWitt, Robert Morris, Bruce Nauman, Richard Serra et de quelques autres, Krauss devait alors proposer une réflexion sur les limites d’un langage plastique associé à
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